Tiens,
ce n’est pas fréquent qu’il demande du renfort lui, surtout à peine arrivé sur
place ?!
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Photo non contractuelle. |
Un appel banal donc, du genre « venez vite, il est mort ».
Quand j’ai débuté mon job, dans un département où les sardines ont une fâcheuse tendance à boucher les ports, on m’avait d’ailleurs briefé dès le premier jour sur ce motif d’appel: C’était simple, il fallait répondre « Passez-le-moi ». J’ai eu à le faire trois fois en un an, et à chaque fois on m’a passé la personne en question. Le pire, c’est que maintenant, quand je le raconte, tout le monde croit que c’est moi qui exagère!
Mais ici, autre lieu, autres mœurs. Quand on te dit ça, c’est moins drôle, tu appuies juste sur le gros bouton rouge « Départ réflexe ».
C’est
après que ça se corse. Il nous faut garder l’appelant en ligne pour le guider
dans les premiers gestes de secours. Parce que si tout le monde reste les bras
croisés sur place, la conscience tranquille d’avoir appelé, pensant avoir
« fait ce qu’il fallait », autant vous dire que les chances de
l’intéressé fondent comme du beurre sur des carottes déjà cuites.
Alors,
on explique en deux minutes comment installer la victime, où poser ses mains, à
quel rythme comprimer la poitrine, bref, tout ce que les Anglo-saxons savent
depuis la maternelle. Et la plupart du temps, ça se passe très bien, les gens
coopèrent, se sentent utiles et le sont.
Là, pour
une fois, ça n’a même pas été nécessaire, la dame nous a dit que le voisin
était déjà en train de pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire et c’était
vrai. Mais il faut croire que la vie n’est pas faite de certitudes et d’absolu.
Il y a aussi les trucs qui n’arrivent jamais. Les trucs trop énormes.
« C’est bon pour l’autre équipe? Et un
autre VSAV aussi? Son voisin a fait un arrêt à son tour en le massant !»
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