Ma maîtresse était une femme formidable, toujours aux petits soins, un mot gentil, une caresse.

C’est après un de ces repas que le SAMU est intervenu. J’en aurais pleuré. Il faut dire qu’elle allait mal. Son teint rosé était devenu violacé, elle transpirait comme lorsqu’elle devait courir pour me rattraper dans la rue, et respirait plus vite que moi lorsque je cherche à me rafraîchir en été.
Hé bien ce jour là, tout ce qui lui importait, c’était de savoir ce que j’allais devenir. Elle disait que je ne pouvais pas rester seul. Elle refusait obstinément de partir à l’hôpital. Le médecin essayait de la convaincre, cherchant du regard dans tous les coins de la pièce où j’avais pu me réfugier. Et son état qui empirait! Ils parlaient d’un tube, ça avait l’air si grave, ça allait forcément mal finir, c’était sûr.
Heureusement la voisine est arrivée. C’est elle qui leur a montré ma photo, sortant du toiletteur, les bougies qui flambaient depuis deux ans et l’urne funéraire où reposaient mes cendres.
C’était bon, ils avaient compris, ils m’ont pris avec elle, elle était sauvée.
J’étais aux anges.
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